Aujourd'hui 25 000 entreprises françaises sont contraintes par la réglementation de calculer et de publier leur bilan carbone. Ton entreprise n'en fait pas encore partie ? Ce n'est qu'une question de temps : à terme, toutes les entreprises devront faire leur part en fixant des objectifs de réduction en ligne avec la Stratégie Nationale Bas-Carbone 🌎 et là ça va barder !
Mais avant de rentrer dans le vif du sujet, on s'est dit qu'un petit topo n'était pas de trop pour comprendre l'importance du bilan carbone.
Gaz à effet de serre, scopes, empreinte carbone... Depuis quelques années ces mots sont de plus en plus présents dans les discussions, les médias (et encore...) et même dans certaines Directions Générales. Mais que signifient-ils concrètement ? Pourquoi les entreprises doivent s'emparer rapidement du sujet ?
Cap sur le Carbone...
Quel est le lien entre carbone et effet de serre ?
L'effet de serre est un phénomène naturel et nécessaire à la vie sur la Terre.
Comme dans une serre ou à l’intérieur d'une voiture au soleil : la Terre se réchauffe ☀️. Ce réchauffement est permis grâce aux gaz à effet de serre (GES) qui servent à retenir la chaleur dans l’atmosphère. Si ce phénomène n’existait pas, la température moyenne serait de -18 degrés Celsius (°C) !
Parmi les GES présents naturellement, les principaux sont la vapeur d’eau (H2O), le dioxyde de carbone (CO2) et le méthane (CH4). Puis, d’autres GES ont été créés par des scientifiques pour l’industrie, la réfrigération et la climatisation et les produits en aérosol (l’hexafluorure de soufre, le trifluorure d’azote, etc.)... Aïe.
Si le CO2 est le gaz à effet de serre le plus répandu, ce n'est pourtant pas le plus puissant ! Le méthane, par exemple, a un pouvoir de réchauffement plus de 80 fois supérieur à celui du dioxyde de carbone.
Le problème ? Ce n'est pas l'effet de serre lui même mais le fait qu'on augmente considérablement sa quantité au travers de nos activités telles que les transports (31%) ou l'agriculture (19%).
Tu l'auras compris, on s'intéresse beaucoup au CO2 car il est omniprésent et qu'il participe activement à la vie sur Terre.
N.B : Le gaz carbonique d’origine humaine est responsable d’un peu moins de 65% de l’effet de serre additionnel dû à l’homme.
La vapeur d'eau, tu n'as pas à t'en préoccuper : ses émissions directes ne contribuent pas à augmenter l’effet de serre de manière perceptible.
Maintenant que tu as des bases solides en physique, passons aux mathématiques pour savoir comment mesurer le CO2 ?
Si le sujet de l'effet de serre te passionne, tu peux continuer la lecture avec cette article très bien expliqué par notre cher Janco.
Comment mesure-t-on le CO2 ?
Pour les entreprises et institutions, l'ADEME, à l'origine de la création de l'Association Bilan Carbone (ABC), définit le Bilan Carbone comme un outil de diagnostic qui permet d’analyser les émissions directes et indirectes de GES d'un périmètre donné, en vue d’identifier et de mobiliser les gisements de réduction de ces émissions.
Qui doit faire son bilan carbone ?
L’article 75 de la loi Grenelle II indique que toutes les entreprises de plus de 500 salariés en France métropolitaine et de 250 salariés dans les DOM-TOM, ainsi que les collectivités territoriales ou entreprises publiques de plus 250 salariés et les collectivités de plus de 50 000 habitants sont assujetties à l’obligation de réalisation d’un bilan d’émissions de gaz à effet de serre.
Pour faciliter le bilan carbone des entreprises, les émissions sont regroupées en plusieurs catégories et scopes :
- Scope 1 : Les émissions qui ont lieu directement au niveau de l’entreprise (exemple : les émissions liées à un chauffage au gaz dans un bureau ou une usine).
- Scope 2 : Les émissions liées à l’électricité, qui n’émet pas directement sur le lieu de travail mais au moment de sa production (exemple : la combustion d’une centrale à gaz).
- Scope 3 : Toutes les autres émissions. Le Scope 3 est très large par définition et représente en général la très grande majorité des émissions liées à l’activité d’une entreprise. Ne pas prendre en compte le Scope 3, c’est avoir une vision très incomplète de l’empreinte carbone de son entreprise.(exemples : les achats de marchandises et matières premières, les achats de d'ordinateurs ou logiciels, les déplacements domicile-travail...).
Prenons le cas de l'Oréal
Imaginons que L’Oréal utilise une cuve pour réaliser une crème.
- Le scope 1 correspond au chauffage à gaz nécessaire pour chauffer la cuve
- Le scope 2 correspond à l’électricité consommée par le groupe (par exemple les factures d’électricité des usines qui fabriquent les produits L’Oréal).
- Le scope 3 correspond aux émissions indirectes, avec le scope 3 en amont (achat de flacons en verre à un verrier) et le scope 3 en aval (les consommateurs utilisent les shampoings avec de l’eau chaude, ce qui émet des GES en plus).
Pour le groupe L’Oréal, le scope 1 et le scope 2 correspondent à seulement 1% des émissions de gaz à effet de serre… et donc 99% des ces émissions relèvent du scope 3 !
5 raisons de faire le bilan carbone de ton entreprise
L'explication scientifique ne t'a pas convaincu ou n'a pas convaincu ton boss de passer à l'action ? T'inquiètes, on en a sous le pied !
Voici 5 arguments (plutôt business) :
- Pour renforcer son image de marque
- Pour construire un avantage concurrentiel
- Pour anticiper la loi
- Pour booster sa marque employeur
- Pour dépenser moins et mieux
- Pour prendre du recul
Pour maitriser au mieux ces arguments, découvre ce beau livre blanc fait par Hello Carbo !
Et ton empreinte carbone à toi ?
Au même titre qu'une entreprise (mais à des échelles différentes, n'exagérons pas), ton quotidien génère du carbone, que ça soit ta façon de t'habiller, de te déplacer, de te loger ou de t'amuser ! Si tu souhaites calculer ton empreinte carbone, tu peux utiliser ces sites :
- Nos gestes climat (Avenir Climatique), pour mesurer son empreinte carbone
- Carbo, mesurer son empreinte carbone et passer à l’action
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